Télécharger le programme de La Discordia (4p – A5) – mars 2016.
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Loi Travail : Des pierres supplémentaires apportées à l’édifice de la domination
Lundi 21 mars 2016 – 19h
La dernière proposition de réforme du code du Travail est contestée par la plupart des partis et des organisations, y compris syndicales, qui se situent à gauche de la gauche officielle au pouvoir, celle du PS. Front de gauche, PC inclus, épaulé entre autres par le NPA, la CGT, FO et SUD, la présente comme le dynamitage de « l’héritage social du programme de la Résistance ». C’est-à-dire comme la liquidation du compromis qui, sous la houlette de l’Etat providence et grâce à la collaboration syndicale, facilita, à l’époque des Trente Glorieuses, la croissance et la modernisa- tion du capital, et la subordination des salariés à ses fins. Aujourd’hui, les prétendus frondeurs nous appellent à nous mobiliser contre « l’attaque sans précédent des acquis ». Mais en quoi consistent lesdits « acquis » ? Dans quelle mesure le dernier serrage de vis en cours modifie-t-il les relations salariales qu’ils sanctionnent ? Et puis, s’il est nécessaire de croiser le fer avec ce qu’il représente, c’est dans quels buts, avec quels moyens, etc. ? C’est pour en débattre ensemble que nous vous proposons de nous retrouver à « La Discordia », le lundi 21 mars à 19 heures.
Suggestions de lecture :
- La « loi Travail » on s’en fout, on veut plus travailler du tout ! Compilation tenue à jour de textes, tracts, affiches sur le mouvement en cours.
- Code du travail et coercition, Julius, mars 2016.
- Etatisme et code du Travail, Julius, mars 2016.
- Le code du Travail contre les grèves sauvages après Mai 68, Julius, mars 2016.
- Tout changer pour que rien ne change ! – Des prolétaires de Basse Loire, tract de janvier 1983
- Pourquoi je démissionne du syndicat, 1981.
- Les administrateurs CGT en live au CEA, Julius, mars 2016.
Projection/discussion : Identité, pédagogie, racisme et école de la république
Mardi 29 mars – 19h
Aujourd’hui, nous sommes sommés d’appartenir, d’être au monde selon un modèle défini par d’autres, souvent le pouvoir. A l’heure où de tous les côtés de l’échiquier politique, on ne se sent plus capable de composer un rapport à l’autre sans le ranger dans les tiroirs-caisses de l’identité (communautaire, « ethnique », « raciale », confessionnelle, etc.), il serait temps de comprendre d’où peut bien provenir cet état de fait, sans pour autant se laisser distraire par des évidences. L’« école de la république » n’est-elle pas aussi un vecteur de ces mécanismes identitaires qui font le lit du racisme, tout en mettant en œuvre une uniformisation a minima, normalisante et intégrationniste ? Une chose est certaine, l’»universalisme» que celle-ci promeut n’est pas moins particularisant et favorable aux logiques identitaires que celui de toute autre Eglise, qu’elle soit religieuse, républicaine, laïque (et donc étatique) ou politique. En effet, alors que l’école veut faire de tous des «français», d’autres forces politiques lui offrent une fausse opposition qui la renforce, en souhaitant nous voir nous définir a contrario (respectant en cela la vielle logique gauchiste de l’inverse- ment des valeurs de l’ennemi, plutôt que de leur destruction). Toujours autrement que par nos choix et nos perspectives, leur préférant des critères déterministes, biologiques et sociobiologiques, qui sont autant d’armes au service d’une séparation tribale d’une humanité que seuls les centres commerciaux, les joies de l’esprit d’entreprise et les armées seraient capables de rassembler… Mais si nous refusons d’être des «français», c’est aussi parce que nous refusons l’identité sous toute ses formes, sous pavillon d’oppression et de victimisation comme sous pavillon laïque et républicain. Un vieux dicton révolutionnaire affirmait que « parce que tout commence à l’école, il faut commencer par brûler son école ». C’est pourquoi, sur la base de quelques extraits (courts) d’un reportage tourné dans un lycée professionnel du 93, nous proposons de réfléchir ensemble à cette question. On y voit des journalistes et des enseignants s’inquiéter et s’affairer autour d’élèves qui « ne se sentent pas français » (mais le problème est-il vraiment à cet endroit-là ?). On pourra donc aussi parler de la manière dont ces assignations se transmettent, des pièges proposés, dans ce reportage, mais plus largement dans les démarches pédagogiques conseillées aux adultes pour développer la laïcité et l’appartenance à la communauté nationale des adolescents qui servent de « population témoin », c’est-à-dire de cobayes. S’il y a assurément de l’inquiétude à formuler, par exemple à l’endroit de la propagation du religieux sous toutes ses formes, ou sur les diverses modalités de la maltraitance institutionnelle, les solutions cen-sées y remédier sont aussi largement inquiétantes. Cependant, nous pensons qu’il est possible de tracer un chemin sans Etat, sans république, sans dieux ni maîtres, et sans pour autant nous recroqueviller sur une quelconque identité fictive ou une communauté confortable, qui n’aura à envier au pouvoir que ses proportions.
Suggestion de lecture :
- L’école est un piège, une chausse-trappe à enfants. Au goût du jour, la pédagogie est son moyen d’arraisonner ses proies, de les coincer, pour la vie entière, dans le trou que le capitalisme leur réserve.
Cycle «Nique la France» : Retour sur des révoltes et des luttes d’un passé récent, pour nous préparer à celles du futur
La révolte du mouvement dit« anti-CPE » (Deuxiéme partie)
Mercredi 6 avril 2016 – 19h
Dix ans après l’enterrement du mouvement dit « anti-CPE », et à l’heure où d’autres mouvements pourraient naître, nous pensons essentiel de ne pas laisser tomber les expériences de lutte dans l’oubli, mais plutôt de les critiquer, s’en inspirer, en tirer des bilans pour nous préparer aux révoltes du futur. Le mouvement dit « anti-CPE » a en effet été bien plus qu’un simple mouvement, puisque pour beaucoup de ses participants, ces quelques mois ont été une révolte massive, et pas juste un « mouvement social » passif et attentiste en dialogue permanent avec le pouvoir. Le rejet des syndicats, les émeutes et le sabotage ont garanti à ce mouvement, pourtant centré sur le « blocage » et l’assemblée, une capacité offensive qui a bien failli déborder les cadres réformistes définis et limités par l’Etat et ses partenaires sociaux, puisqu’il ne s’agissait pas d’une simple lutte contre une simple loi – contrairement à ce que racontent et raconteront encore les multiples défenseurs du statu quo. Nous reviendrons donc sur ces quelques mois de révolte qui ont fait trembler le pouvoir, un an après la révolte de 2005, dans toutes ses limites, ses qualités et ses leçons tirées. Et toujours ces questions : comment propager une révolte dans le temps et dans l’espace, comment prévenir tout retour à la normale ? Y réfléchir collectivement ne suffira pas pour y répondre, car c’est dans la pratique que les théories se valident ou s’invalident, mais cela peut déjà nous donner quelques pistes, ici et maintenant, pour subvertir ce monde de fric et de flics.
On pourra consulter une vidéo réalisée pour l’occasion.